Hugues Aufray

 

H AUFRAY 5569Yann Orhan smallHugues Aufray est né en 1929 à Neuilly sur Seine, mais il grandit dans le Tarn, à Sorèze. Il rentre à l'école à l'âge de 12 ans dans le collège Sorèze où il sera élève de 1941 à 1945. En 1945, il rejoint son père à Madrid, ou il restera trois ans. C'est là bas qu'il apprend seul la guitare et commence à reprendre des musiques espagnoles folkloriques. Il retournera ensuite à Paris et c'est dans les cabarets qu'il commence à chanter pour obtenir une indépendance financière. Il y reprend les chansons de Brassens et de Gainsbourg. En 1959, suite à un concours sur la radio Europe N°1, il est repéré par la maison de disques Barclay, avec qui il signera son premier disque. Ce premier album signera le début d'une longue carrière, marquée par de grands succès tel que « Céline », « Santiano » et « Stewball ». Il traduira les chansons de Bob Dylan et le fera connaître en France. Il écrira pour Johnny Hallyday la chanson « Le pénitencier ». Il est aussi sculpteur et peintre.

 Si Hugues Aufray est un artiste connu et reconnu, il est atypique dans le paysage musical Français et ce, depuis ses débuts.

 Hugues Aufray est à la fois très populaire et peu médiatique. A la différence de certaines stars telles que Johnny Hallyday ou Serge Gainsbourg par exemple, il se considère tout simplement être le même homme sur scène et dans la vie. Il est revenu sur une anecdote surprenante où un enfant dans la rue était venu lui demander un autographe, l’ayant reconnu... mais pas Johnny Hallyday, qui se tenait pourtant à ses côtés, mais ce dernier était apparemment moins reconnaissable car il n'était pas en tenue de scène.

 Malgré sa notoriété, Hugues Aufray est donc toujours resté authentique et fidèle à lui même. Il explique n'avoir jamais imaginé dans son enfance devenir une vedette. Enfant, il se passionnait uniquement pour la peinture et pour la sculpture. Ses idoles étaient des peintres célèbres tels que Gauguin, Van Gogh, Cézanne et Bonnard. Il ne souhaitait pas devenir une vedette de la chanson et n'a jamais été friand des artifices. Il ne fait pas la différence entre chanter dans une petite salle, devant une centaine de personnes, dans un hôpital pour trois enfants ou même des milliers de personnes dans un Festival. Il se considère un peu comme un « quatre-quatre », le tout terrain de la chanson et non comme une « Ferrari ». Selon lui, sa nature n'était pas de devenir une vedette, contrairement à d'autres chanteurs très connus, qui se destinaient et rêvaient de ce métier depuis l'enfance. Hugues Aufray explique qu'il n'a jamais « aimé faire semblant », il ne voulait pas « jouer à l'acteur », ni dans sa musique, ni au cinéma où il a refusé plusieurs propositions. Par cet aspect, il se distingue donc de certaines vedettes de l'époque qui se créaient un personnage, « donnaient un image », tel que Polnareff ou Bashung.

 Hugues Aufray explique qu'il se sent davantage appartenir à la catégorie des artistes qui ne jouent pas la comédie, tel que Georges Brassens, Charles Aznavour, Francis Cabrel ; A la différence de ces grands auteurs compositeurs il ne se considère pas être né pour chanter ou composer. Pour lui, sa nature s'est révélée avec le temps plutôt dans le domaine de la communication et de l'animation musicale. Il aimait ainsi jouer de la guitare pour ses camarades. Aujourd’hui, avec le recul, il se définit comme un troubadour moderne. Il a essayé de ranimer le gout pour le «  folklore » en France : Alan Stivell, Nolwen Leroy...

 Si sa véritable passion a toujours été la sculpture et la peinture, la musique a eu une place importante depuis son enfance. Avant l'âge de 12 ans, il n'avait jamais fréquenté l'école car il souffrait de dyslexie, de dyscalculie et était gaucher. La musique tenait alors une place importante, il écoutait exclusivement de la musique classique, notamment de la musique classique contemporaine, comme le Boléro de Maurice Ravel, écrit en 1930, Hugues étant né en 1929.... Hugues Aufray a donc eu très tôt une culture musicale avancée par rapport aux autres enfants de son âge. Il a ensuite écouté de la musique classique antérieure à son époque (Debussy, Tchaikowsky, Mozart et Bach). Pour autant il n’a jamais appris à lire la musique, jouant « d’oreille » comme disait sa « Bonne Maman » comme la musique des peuples à travers le monde.

 Durant l’Occupation, réfugié dans le Tarn, en 1941, il entre à 12 ans à l'Ecole de Sorèze. Toujours handicapé par la lecture et l’écriture il découvre à Sorèze, l’enseignement de l'équitation et la musique. Ces deux domaines ont été très importants pour lui. Il avait un grand plaisir à chanter à la chorale et faire partie de la fanfare de l'école de Sorèze. Mais il était le seul à ne pas lire la musique, il apprenait tout par cœur. Après ses études, en 1945, il rejoint son père divorcé et remarié en Espagne, à Madrid, il découvre alors un pays où la danse et le chant tiennent une place prépondérante dans la culture. Tout le monde danse et tout le monde chante en Espagne !

 C'est là qu'il découvre le folklore, la musique populaire, qui reflète l'âme d'un peuple. Ces musiques qui ne sont pas écrites, elles sont transmises oralement. S'ouvre alors pour lui un nouvel horizon, différent de la musique classique. Il s'intéresse très rapidement à ce nouvel univers qui fait chanter et danser la collectivité. Pour son premier Noël à Madrid, il demande une guitare à son Père. A l'époque, c'était encore un instrument très peu répandu en France. De retour à Paris, en 1948 il souhaite étudier la sculpture à l'école des Beaux Arts. Son père n'étant pas d'accord, il décide de se débrouiller seul et commence alors à chanter dans les cabarets pour gagner sa vie. Il chante alors des chansons d'origine purement Folklorique. Il n'abandonne pas pour autant son rêve de faire de la peinture mais il exprime le regret de ne pas avoir eu le temps, car son succès l'a rapidement emmené sur les routes...

 C’est à l'âge de 30 ans en 1959, à l'occasion d'un radio crochet sur Europe 1, qu’il signe un contrat avec la maison de disque Barclay. Il n'a jamais vraiment voulu ce contrat mais « par souci de mieux gagner sa vie » en faisant un disque, plutôt que de continuer à chanter dans les cabarets, il accepte le contrat. Pourtant à cette époque, il était prêt à abandonner la musique pour se consacrer au travail de la terre. En effet il a rêvé de devenir paysan et surtout berger. C’est donc par hasard et surtout par nécessité, qu’il se résout à à signer ce contrat inattendu. Barclay lui conseille alors d'écrire ses propres chansons. Il commence à composer et écrire et s'inspire notamment du folklore espagnol qu’il connaît dont il adapte et écrit les textes en français. Il est poussé par ce désir de partage avec le public

 Hugues Aufray amène donc en France le courant Folk à l'heure où la mode est au Rock'N'Roll (Johnny), au Rockabilly (Eddy Mitchell, Dick Rivers) ou au Jazz (Nougaro, Gainsbourg).

Hugues Aufray lui s'inspire du Folk Espagnol, Péruvien, Bolivien ,Vénézuelien et Nord Américain.. Il tire donc sa spécificité de ces racines. Il explique que la caractéristique du Folk est de pouvoir traverser le temps et les pays, et que ce type de musique ne s'identifie à aucune mode. Hugues Aufray s'inscrit donc dans cet univers intemporel en introduisant cette musique en France.

Il devient le chanteur préféré des mouvements de jeunesse toutes origines et religions confondues Scouts, Eclaireurs etc.. 

Aux Etats Unis, le courant Folk est porté par Bob Dylan. Hugues Aufray le rencontrera en 1961 lors d'un voyages, cette rencontre lui donnera l'envie de faire connaître et de traduire les chansons de Dylan, et de les transmettre au public Français. Il se revendique comme un « passeur et métisseur culturel ». Son disque « Aufray chante Dylan » marquera sa carrière et inspirera de nombreux chanteurs, tels que Renaud, Cabrel et Goldman.

 Aujourd’hui les journalistes désignent parfois Hugues Aufray comme le « chanteur de la France profonde », c'est à dire celle des villages, des provinces et des écoles maternelles et primaires.

Il a voulu ramener en France une musique traditionnelle, une musique du peuple, rajeunir un folklore qui avait disparu selon lui après la révolution Française. Il s'est pour cela inspiré des musiques et des rythmes d'autres pays. Georges Brassens et Felix Leclerc , dont il a chanté les chansons à ses débuts dans les cabarets, ont été pour lui une source riche d'inspiration.

 En redonnant un souffle nouveau à la chanson française il a relancé la poésie simple et traditionnelle de nos anciens permettant ainsi d’animer les collectivités

C’est ainsi qu’aujourd’hui plusieurs écoles portent son nom, les enfants continuent d’animer les chorales et de chanter avec leurs parents, Santiano, Stewball, Céline, Adieu Monsieur le Professeur...

 

 

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